Par définition, la promotion de la santé mentale passe par des interventions visant les causes sociétales, structurelles qui sont en amont des souffrances et des désordres psychiques. Elle englobe la prévention primaire dans la mesure où elle s’attaque aux causes profondes, sociales, économiques ou politiques, de la souffrance psychique. Si la prévention primaire met l’accent sur les facteurs de risque (comportements, habitudes individuelles, composantes de l’environnement), la promotion de la santé met d’abord l’accent sur les déterminants sociaux, économiques, politiques de la santé. Les modèles de promotion proposés par les professionnels reposent, notamment, sur l’évolution récente des études sur les déterminants de la santé, en particulier le bilan qu’en a dressé l’oms et sa Commission sur les déterminants sociaux de la santé (csdh) en 2008. Cette dernière insiste sur les effets tantôt positifs, tantôt négatifs (lorsqu’ils sont absents) de facteurs tels le revenu suffisant, le soutien social, la formation, la participation au marché du travail, l’environnement social de qualité, l’environnement physique, les comportements sains, l’environnement culturel, le développement sain dans la petite enfance et le genre. Le modèle intégré des divers ordres de déterminants, qui inspira la Suisse et les auteurs du rapport sur « La santé en Suisse » (Meyer, 2008), confirme que c’est d’abord la qualité des conditions de vie, plus que le système de soin, qui est le déterminant majeur de l’espérance de vie en santé…